LE
IMPULSION
Bulletin de l'Association canadienne des industries du recyclage
Volume 17, n° 8, août 2012
MESSAGE DU PRÉSIDENT | FAITS RAPIDES
PROFIL DU PRÉSIDENT
La première étape pour améliorer la réputation de notre industrie est d'éduquer le public sur les véritables avantages du recyclage. Bien que le Canadien moyen puisse vous dire que le recyclage est bon pour l'environnement, il ne pourrait probablement pas vous dire pourquoi. Rares sont ceux qui vous diront que l'industrie est bénéfique pour notre économie et essentielle pour le marché mondial.
Alors comment répondre au Joe Public curieux mais mal informé ? Pour commencer, il faut changer la perception des matériaux recyclés. La demande industrielle de produits recyclables augmente chaque année, mais de nombreux consommateurs hésitent à acheter des produits fabriqués avec du contenu recyclé. Ils croient à tort que des matériaux recyclés sont utilisés ou de qualité inférieure. Cette idée fausse est en partie due au fait que l'industrie est liée aux déchets. Il est essentiel que nous nous distinguions de l'industrie des déchets.
Les déchets n'ont ni valeur ni utilité. Les déchets sont des ordures. Les matières recyclables ne sont pas des ordures ; ce sont des ressources précieuses. Les métaux, par exemple, peuvent être recyclés à plusieurs reprises avec très peu de modifications de leurs propriétés physiques d'origine. Les produits fabriqués avec du contenu recyclé répondent aux mêmes normes de qualité que les produits en matériaux vierges et causent beaucoup moins de dommages à notre environnement.
Comment le recyclage profite-t-il à l'environnement ? Non seulement le recyclage réduit la nécessité d'épuiser les matières premières rares, mais il nécessite moins d'énergie pour être produit et émet moins de dioxyde de carbone. Chaque année, les membres du CARI traitent plus de 16 millions de tonnes de métal. Pour chaque million de tonnes de ferraille, le Canada économise l'équivalent de 2,5 millions de barils de pétrole brut. Il faut quatre fois plus d'énergie pour produire de l'acier à partir de minerai de fer qu'à partir de métal recyclé. La tôle d'aluminium produite à partir de déchets génère 92% moins de dioxyde de carbone que la tôle produite avec de l'aluminium primaire. Ces avantages environnementaux ne se limitent pas aux métaux : la production d'une tonne de papier recyclé utilise 50% d'eau en moins que la pâte de bois vierge, et entraîne 74% de pollution de l'air en moins et 35% de pollution de l'eau en moins. Le recyclage génère moins de rejets d'effluents dans le sol, l'eau et l'air que le traitement primaire et réduit le besoin d'enfouissement. Moins de pollution de l'air et des besoins énergétiques moindres signifient moins de gaz à effet de serre, et la diminution des matériaux envoyés aux décharges diminue la contamination environnementale potentielle de ces sites.
Alors que les avantages environnementaux du recyclage sont importants, les avantages économiques sont souvent négligés. Il a été prouvé que le recyclage crée dix fois plus d'emplois et de revenus que les opérations d'élimination. Ces emplois sont créés dans les collectivités urbaines, et non dans les régions éloignées. L'enquête informelle de 2008 du CARI sur l'industrie a conclu que nous employons directement environ 34 000 travailleurs canadiens au minimum et que nous créons indirectement des emplois pour environ 85 000 Canadiens. Les avantages économiques et d'emploi ne s'arrêtent pas au Canada, car nous sommes une grande industrie internationale. En 2010, les recycleurs canadiens ont exporté environ 5,9 millions de tonnes de métal, d'une valeur de $3,6 milliards. Le BIR estime que 1,6 million de personnes sont actives dans l'industrie mondiale du recyclage, manipulant plus de 600 millions de tonnes de matières recyclables chaque année et générant des milliards de dollars d'activité économique dans le monde.
Notre industrie a de quoi être fière, mais nous avons mal réussi à communiquer notre vraie valeur. L'ignorance de notre industrie signifie moins de soutien pour le recyclage en général et pour les problèmes auxquels l'industrie est confrontée. Passons le mot.
Denis Cebula
Président
FAITS RAPIDES
- Les présentateurs de l'e-Waste Academy organisée récemment au Ghana par l'Université des Nations Unies et la Global e-Sustainability Initiative ont déclaré que moins de 15% de l'or et de l'argent contenus dans l'électronique post-consommation sont récupérés pour être recyclés. Les pays en développement dotés de secteurs de recyclage informels collectent actuellement jusqu'à 90% de leurs déchets électroniques générés localement. Cependant, ces recycleurs ne peuvent pas récupérer environ la moitié de l'or contenu dans les déchets électroniques en raison de processus de démantèlement peu sophistiqués. L'intention de l'Académie est de partager les connaissances et les recherches existantes sur la gestion efficace des déchets électroniques.
- Une étude récente du groupe américain de défense de l'environnement "As You Sow" affirme que $11 milliards de matériaux recyclables sont envoyés à la décharge chaque année. Selon le rapport, le PET représente la valeur la plus élevée des emballages jetés, avec $2,9 milliards envoyés à la décharge en 2010, ce qui signifie que moins d'un tiers des bouteilles en PET américaines sont recyclées. Le groupe affirme que "les matériaux d'emballage post-consommation constituent la plus grande catégorie de déchets solides, et les contribuables américains paient pour sa gestion". Ils utilisent l'étude pour promouvoir un programme de responsabilité élargie des producteurs pour les emballages post-consommation et pour encourager le gouvernement américain à améliorer son infrastructure de collecte des déchets.
- Le programme d'intendance des produits électroniques du Manitoba est entré en vigueur plus tôt ce mois-ci avec l'ajout de frais de recyclage au point de vente pour une variété de produits électroniques. Le programme sera géré par l'Electronic Products Recycling Association, qui prévoit de mettre en place un réseau de programmes de collecte avec les détaillants et les municipalités.
- Les Recycleurs automobiles du Canada ont élaboré un nouveau code environnemental pour les recycleurs automobiles canadiens. CAREC, le Code environnemental des recycleurs d'automobiles du Canada, est issu du programme très réussi et aujourd'hui disparu « Retire Your Ride ». Il décrit une norme nationale pour la sécurité environnementale et les meilleures pratiques. CAREC se veut un guide pour les recycleurs canadiens afin de mieux comprendre les lois et règlements de l'industrie.
- Le mois dernier, l'ISRI a approuvé une nouvelle spécification pour la ferraille d'avion déchiquetée, "twirl", pour la ferraille d'aluminium d'avion de fragmentation (séries 2000 et 7000). Selon AMM.com, la spécification exige que le matériau soit sec et ne contienne pas plus de zinc libre 2%, de magnésium libre 1% et de fer libre 1.5%, et inoxydable avec un maximum de fer analytique 2%.
- La Securities and Exchange Commission (SEC) des États-Unis a proposé une réglementation qui obligerait les utilisateurs de ferraille d'acier à déclarer que leur produit "peut contenir des minerais de conflit". Le Congressional Steel Caucus affirme qu'une telle classification désavantagerait les sidérurgistes américains à l'échelle mondiale et découragerait l'utilisation de ferraille. Ils disent qu'il est impossible de retracer la source d'origine du tungstène ou du tantale dans les déchets recyclés, qui pourraient avoir été recyclés plusieurs fois et que le règlement ne ferait rien pour "contribuer à l'objectif humanitaire de la loi". La SEC doit voter sur ce règlement le 22 août.
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